Dans le montado, au coeur de l'Alentejo - Gente e natureza no Alentejo - Stories from Alentejo (Portugal)
samedi 19 août 2017
Platycleis et Calliptamus
Un de nos petits projets est de constituer progressivement une liste des orthoptères du Monte. Difficulté: voici déjà deux espèces très difficiles à identifier à l'oeil. A ce stade, il n'est possible que d'en donner le genre: Platycleis (en haut) et Calliptamus (en bas).
Le pois bleu (Clitoria ternatea)
Une des plantes étonnantes découvertes chez Ann et Jean-Paul est la Clitoria. La fleur permet de teinter les boissons de bleu. Merveilleux! Faudra qu'on en plante quelques pieds...
Balade avec Violeta et Jeropiga
Se balader au petit matin à travers le Montado avec les ânesses jusqu'au grand chêne, un des plaisirs de l'été.
mardi 15 août 2017
Le scorpion fluorescent - Buthus ibericus
Belle observation de scorpion cet été au Monte, en chargeant du compost. A l’époque de Jean-Henri Fabre, lorsqu'il se passionnait pour le scorpion langedocien, on regroupait sous le nom de Buthus occitanus ce qu’on a aujourd’hui séparé en 3 espèces différentes de Buthus : B. Ibericus, Montanus et occitanus. Aujourd'hui, il y a une seule espèce de Buthus au Portugal d'après Sven Ove Rein. Un scorpion qui pique, fait mal mais n'est pas mortel pour une personne en bonne santé. C'est la deuxième fois que je l'observe en 15 ans (l'autre observation date du 10 avril 2009, en soulevant une bille de chemin de fer) mais Joaquim Inacio et Jean Yves (l'an passé) y en ont observé d'autres aussi. Un élément curieux de sa biologie est qu'il est fluorescent. Donc, on peut bien sûr essayer d'en trouver en soulevant des pierres. Mais s'agissant d'un animal nocturne, il est encore plus efficace de se balader la nuit avec une lampe UV pour le découvrir. On imagine la scène...
Arbres fourragers en été
Parmi les choses que nous expérimentons l'été, il y a les arbres fourragers, permettant de donner de la végétation fraiche aux animaux durant le creux de l'été, sans nécessairement devoir arroser. Tant les brebis que les ânes apprécient le Frêne, l'Olivier, le Mûrier mais aussi le Tagasaste (Cytisus proliferus). Pour ce dernier, nous taillons fortement nos pieds de deux ans, les laissant ensuite repousser jusqu'à la floraison de mars où ils nourriront abondamment les abeilles.
Premières jujubes
Le jujubier est un arbre assez méconnu. Au Portugal, on ne le rencontre que rarement (ci-dessous, dans une rue de Redondo). Cet hiver, nous en avons planté trois, deux de la variété Lang et un de la variété Provence. Les premiers fruits sont déjà là. Le feuillage est brillant et clair, donnant une touche de fraicheur dans l'été sec. Et il fleurit en même temps, ce qui attire les abeilles. Ce "dattier de Chine" a besoin de peu d'eau et peut vivre des milliers d'années. On en connaît des centaines de cultivars différents et c'est clairement un fruitier à prendre au sérieux en climat méditerranéen.
Le voici dans le petit verger du village, devant un citrus à trois espèces (citron, mandarine et orange)
dimanche 13 août 2017
La conduite horizontale des figuiers
Les visites chez Ann et Jean-Paul dans l'Alentejo littoral sont toujours un émerveillement. Qu'on y converse sur les infrastructures ferroviaires ou sur la préhistoire du sécateur devant un verre d'eau citronnée, l'esprit du 18ème n'est jamais bien loin. Et puis inévitablement, on finit toujours par dériver vers une partie du jardin où se passent des choses nouvelles. Les figuiers par exemple. Les feuilles de F. afghanistanica, de F. pumila x carica ou de F. palmata sont étonnantes. Et l'acidité de la figue afghane est un délice.
L'influence asiatique est bien présente elle aussi. Jean-Paul est en train d'expérimenter une taille du figuier à la japonaise qui le rapprocherait de la conduite de la vigne, ce qui offre des conditions de récolte excellentes et permet aussi de protéger les fruits de façon beaucoup plus aisée des oiseaux. On conduit le tronc jusqu'un peu plus d'un mètre, puis on part sur des charpentes horizontales. Sur chacune d'elles, on laisse pousser des rameaux verticaux de 6 figues. Une fois la récolte effectuée, on coupe ces rameaux jusqu'à la charpente, puis... on recommence. En en discutant avec Massimo qui plante des fruitiers sur des terrasses très étroites de Ligurie, cette conduite du figuier pourrait aussi répondre à des préoccupations de sécurité, permettant à la fois de faciliter la récolte et de mettre en place des rampes de sécurité par la même occasion.
Thé de feuilles de Kaki
Imaginez une journée chaude du mois d'aout, dans l'Alentejo littoral. Quelques passionnés nettoient des feuilles de kaki avec un essuie. Ils en retirent ensuite la nervure centrale, feuille par feuille, patiemment. Puis le reste est finement haché avant d'être passé deux minutes à la vapeur.
Les vertus du thé de feuilles de kaki seraient nombreuses, en particulier par rapport au cholesterol. Et il y a une série d'autres arbres fruitiers dont les vertus des feuilles pourraient aussi être explorées, telles celles du Néflier du Japon. Un monde d'alternatives à Camelia sinensis s'offre à nous.
samedi 12 août 2017
Churras Algarvias in the golden Alentejo summer (2017)
Our herd has reached nearly 40 heads this summer. We divided it into three groups. The main group includes the reproducing ewes and a male. Then, we have two smaller groups, one with the other males and one with the non-reproducing ewes (those born this year and the very old ones). As always, they are a jewel in the savannah, their horny heads adding a touch of white and black to the yellow and green.
Un Monte ouvert sur le Monde
C'est le genre de petit projet rigolo où chacun met la main à la pâte. Les angles et distances calculés sur Google Earth avec Alicia, les panneaux découpés par José avec des chutes de son atelier de menuiserie, transportés à Annecy, peints par Cécile avec goût et avec une peinture super résistante. Puis des pierres rassemblées par Paulo, un vieux poteau trouvé par Joaquim et le dernier coup de vis donné par Joaquim Inacio.
Résultat: de quoi s'y retrouver si un randonneur perdu - un Franckus ibericus par exemple - passe par le Monte. Sur l'axe nord-sud: Dublin et Casablanca. Sur l'axe est-ouest: Athènes et Philadelphie.
Et puis sous d'autres angles, quelques-uns des lieux que l'on aime: Evora, Bruxelles, Annecy, Cordoue, Melbourne, Montevideo. On aurait voulu en rajouter plein d'autres évidemment...
Le Monte, c'est le bout du monde. Mais c'est aussi un bout du Monde avec lequel l'histoire des cultivars de nos grenadiers et les migrations des nuages ou des oiseaux nous relient sans cesse. Peut-être que même les cigognes trouveront nos petits panneaux utiles... fut-ce pour s'y poser.
Montado com agua
This summer, we spent a full day digging 4 small ponds with the bulldozer. We first identified the spots through detailed mapping done by Alexandre's drone, providing us with contour lines of half a meter. We looked for water concentration points on the map in a keyline spirit and marked them in the field with the help of an Egyptian A-frame, some improvised flags made of blue bale strings and recycled bike wheel radiuses, and Arundo canes.
We took advantage of the big stones that we digged out to also build hollow cairns that could shelter animals such as little owls or ocellated lizards.
The purpose of digging these ponds high on the slopes in the holm oak savannah is twofold. First, the idea is to use them to recharge the soil and the aquifers. More than five hundred millions of liters of rainwater fall every year on the farm. We need to learn to improve our ability to catch it. This is an essential element of our soil building strategy. Second, the idea is to provide more reproduction sites for our eight species of amphibians. In the middle of the summer, one has no idea of the rich water life that the Montado experiences during the other seasons, as soon as rain starts falling. Animals other than amphibians should also benefit from this. For example, black-bellied sandgrouses, for which our special protection area is the second site in importance in the whole of Portugal, like drinking at such ponds.
What a pleasure to do all this work with Monsaraz at the horizon...
And impatients to find out in the coming years whether the ponds will be capable of holding water till late in spring which will be crucial for the reproduction of amphibians. Curious too to find out whether the hollow cairns work well...
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