Après un premier test partiel sur un vieux frêne têtard pendant l'hiver 2016-17, nous avons taillé quatre frênes adultes en têtard cet hiver 2018-19, ainsi qu'un premier bouquet de jeunes frênes. La taille des frênes en têtard ou en trogne devait se pratiquer dans notre vallée par le passé, comme en témoigne la forme de deux de nos frênes anciens. Et elle a laissé des traces magnifiques dans la Serra d'Ossa, non loin de Campinho.
L'histoire des trognes est fascinante. Elle est le fruit de contraintes et d'objectifs de natures diverses, allant de la répartition des droits au bois entre propriétaires et fermiers, à la nécessité de produire de la matière organique fraiche en été à l'abri du bétail ou à des besoins de bois de chauffage et d'oeuvre spécifiques aisés d'accès.
Ci-après, des trognes que nous avons réalisées. La première consiste en la restauration d'une trogne ancienne, après une première réduction il y a deux hivers. Voici l'arbre en janvier 2019, puis les rejets en août 2019.
L'autre est un arbre un peu plus jeune, qui montrait des signes de dépérissement en avril 2018 et ne semble avoir jamais été trogné. Nous l'avons mis en têtard en janvier 2019, en veillant à ce que les coupes soient les plus obliques possibles. Et voici ses rejets en août 2019.
Une chose frappante est qu'alors que les feuilles des autres frênes commencent à jaunir, celles des frênes trognés restent encore bien vigoureuses à la fin août, malgré une année très sèche.
Si le sujet vous passionne, découvrez le travail admirable de nos collègues bergers berbères du Haut-Atlas sur le frêne dimorphe (F. dimorpha) et le petit ouvrage très savant de Dominique Mansion. Notre plan? Une dizaine de trognes supplémentaires à l'hiver prochain, en particulier sur des frênes plus jeunes. Les questions qui nous titillent? Comprendre si la mise en trogne renforce effectivement la survie de l'arbre. Et évaluer dans quelle mesure elle nous permet aisément de rendre disponible du fourrage d'été frais.
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