A.G. : Daniel, tu es un des
grands spécialistes des orchidées en Europe et tu t'es particulièrement
penché - c'est le cas de le dire! - sur celles du Portugal. Qu'est-ce qui t'a conduit à t'intéresser particulièrement à ce pays?
D. T. : Passionné
d'orchidées depuis plus de 40 ans, j'ai toujours été tourné vers le sud. Et
parmi les orchidologues, peu s'intéressaient au Portugal. J'ai eu l'occasion
d'y aller deux ou trois fois. J'ai alors décidé d'y passer plus de temps.
Depuis 1983, j'y ai effectué une trentaine de séjours. Les régions qui
comportent la plus grande diversité d'orchidées sont l'Algarve (en particulier
le Barrocal et tout spécialement la colline de Morgado, entre Loulé et São Bras
de Alportel), l'Extremadura
(notamment la Serra da Arrábida
et en particulier la Serra de Palmela) et le Ribatejo, en raison de leur sol calcaire.
A.G. : En termes d'espèces,
qu'est-ce qui est particulièrement intéressant au Portugal?
D.T. : C’est un pays qui
compte aujourd'hui 63 espèces d'orchidées (sans mentionner Epipactis palustris qui y a disparu), ce qui n'est pas beaucoup par
rapport à des pays comme la Grèce ou l'Italie qui abritent respectivement 206 et 193 espèces. Cela s'explique, d'une part, par la plus grande diversité de conditions écologiques dans
ces deux autres pays, qui comportent de nombreuses îles et des altitudes
élevées, et d'autre part, par la position extrême du Portugal, aux confins du
continent européen.
Les Ophrys en particulier sont représentés au Portugal par 18 espèces,
en ce compris O. algarvensis et O. quarteirae concentrés sur le sud de la péninsule ibérique, O. lusitanica
qui existe principalement au Portugal, y compris jusqu'en Beira Litoral, avec
quelques incursions en Espagne, et surtout O.
pintoi et O. lenae
- toutes deux décrites en 2012 par Michael
Lowe et moi-même - et qui n'existent qu'au Portugal, aux confins de l'Extremadura, de la Beira Litoral et du
Ribatejo, notamment - et respectivement - à Rabaçal et dans la Serra dos Candeeiros. Voici par exemple la très belle Ophrys incubacea, observée à la fin mars 2008.
A.G. : Et à part les Ophrys?
D.T. : Il y a évidemment les Dactylorhiza et les Epipactis. Je pense par exemple à une nouvelle espèce que j'ai décrite en 1988, E. lusitanica et qui est présente un peu partout au Portugal et dans le sud-ouest de l'Espagne. Dactylorhiza caramulensis est aussi intéressante et a été décrite par Vermeulen, un orchidologue hollandais, en 1970.
D.T. : Il y a évidemment les Dactylorhiza et les Epipactis. Je pense par exemple à une nouvelle espèce que j'ai décrite en 1988, E. lusitanica et qui est présente un peu partout au Portugal et dans le sud-ouest de l'Espagne. Dactylorhiza caramulensis est aussi intéressante et a été décrite par Vermeulen, un orchidologue hollandais, en 1970.
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