Les paupières de brume s’ouvrent sur le Monte
Dans nos matins ensommeillés
Lentement l’aurore déshabille
La plaine encore toute endormie
Elle s’offre à nous surprenante
Dans sa nudité éblouissante
Sur sa peau dansent les chênes verts
Qui ombrent l’été chantent l’hiver
Leurs bras tendus vers le soleil
Cueillent la lumière dès le réveil
Le jour frémit sous leurs mouvements
Qui recèlent les secrets du temps
Et quand doucement tout alentour
Le temps s’écoule à pas de velours
Le (l’) soleil déroule ses draps de feu
Et le jour vacille sous nos yeux
La nuit nous prend par les épaules
Ramène les lucioles vers leurs piaules
Alors s’élève au loin l’écho
Du chant puissant de Don Chico
Nés de rencontres improbables
Nos chants sont frères presque semblables
Les chants tziganes et le fado
Sont de réels alter egos
Il souffle un vent de nostalgie
Sur les pas de nos mélodies
L’herbe sauvage en nous frissonne
Dès qu’un de nous un air entonne
Quand prennent fin nos ritournelles
S’allongent dans l’herbe les agnelles
Sur leur couverture de laine blanche
Se referment les bras du silence